La grande majorité des Belges affirment respecter les règles de confinement mais estiment que « les autres » le font moins bien
Le confinement renforce l’usage des réseaux sociaux et les liens familiaux au détriment du sport et des relations sexuelles
- Le bureau de conseil en communication Whyte Corporate Affairs et l’institut de sondages Dedicated ont réalisé un sondage auprès de 1.500 personnes[1] durant le week-end de Pâques (du 10 au 14 avril 2020), soit avant la dernière intervention de la Première ministre et l’annonce de la prolongation du confinement jusqu’au 3 mai. Cette étude s’intéresse à plusieurs thématiques, dont les changements que la crise du Covid-19/Coronavirus ont déjà induits et devraient induire à plus long terme sur les attitudes des Belges ainsi que sur leur perception en matière de règles de confinement.
90% des Belges affirment respecter les règles de confinement, 5 % avouent ne pas le faire
Les Belges ont globalement le sentiment de respecter, personnellement, les règles de confinement : c’est le cas de 92 % d’entre eux, dont la plupart (61 % du total) estiment même suivre très bien les mesures imposées. Ce sentiment est comparable dans toutes les régions du pays, chez les hommes et chez les femmes, et même globalement selon la tranche d’âge. Seuls 5 % des Belges avouent ne pas respecter correctement les règles de confinement. Ce sont clairement les moins de 44 ans (8 % des 15-24 ans et 8 % également des 24-44 ans) qui déclarent ne pas se conformer à ces règles. A peine 1 % des personnes interrogées déclare ne pas bien connaître les règles/instructions de confinement..
Respect général du confinement : sentiment plus fort en Flandre qu’en Wallonie
En revanche, la perception sur le respect du confinement par la population en général est nettement plus nuancée. Ce ne sont plus que 59 % des citoyens interrogés qui estiment que les Belges dans l’ensemble respectent « tout à fait bien » (seulement 9 %) ou « assez bien » (50 %) les règles liées à la crise sanitaire. Ce sentiment est plus fort en Flandre (68 %) alors qu’il n’est que de 52 % à Bruxelles et de 48 % en Wallonie. A l’inverse, 36 % estiment que les mesures sont assez mal, voire très mal respectées.
Quelque 60 % des citoyens jugent les activités permises en plein air (jogging, promenades, balades à vélo) comme étant « civiques » mais moins de 30 % d’entre eux approuvent totalement ces activités. Seule une petite minorité (5 à 6 %) juge ces comportements « tout à fait inciviques ».
Pour Marc Dumoulin, Directeur de Dedicated: « Les individus ont souvent une tendance naturelle à estimer bien faire, tout en pensant que les autres le font moins bien, mais dans l’ensemble, tant pour le respect des règles que pour les activités de plein air, la plupart des Belges ne semble pas foncièrement inquiet par l’attitude de leurs congénères».
Changements d’attitude : plus de télétravail et de temps en famille …
Dans le cadre de ce sondage, les répondants ont également été interrogés sur l’influence et les changements que le confinement - et plus généralement la crise du coronavirus - ont déjà induits ou devraient à plus long terme induire sur leurs opinions et attitudes.
En tête des opinions et des comportements qui se sont fortement renforcés depuis 4 semaines, on trouve l’usage des réseaux sociaux qui a clairement contribué à atténuer le sentiment d’isolement des citoyens, le télétravail et ses impacts sur les habitudes de déplacement. Le confinement a également eu une influence positive sur la fréquentation des médias. Passer du temps famille est également ressenti par 36 % des personnes interrogées comme un des bénéfices de cette crise. Des habitudes ont également été modifiées ou développées : un tiers des Belges lit davantage, a adapté ses habitudes alimentaires et culinaires et a procédé à des aménagements dans son habitation.
…Moins de contacts et de sports et … pas d’effets bénéfiques sur la sexualité
Comme on pouvait s’y attendre, nos concitoyens souffrent principalement de la diminution des contacts avec leurs amis et/ou plus généralement, du manque de contacts humains en général. Les restrictions de fréquentation de lieux à forte densité sont également mal ressenties par un quart des citoyens. 24 % des personnes interrogées estiment que la crise a eu un effet néfaste sur la pratique du sport et 21 % disent par ailleurs souffrir de solitude. Autre effet négatif : la grande promiscuité dans les couples ne semble pas avoir majoritairement profité à l’épanouissement de la sexualité : 18 % des répondants (mais près de 40 % de ceux qui vivent avec un ou une conjointe) évoquent une dégradation de leur sexualité. La fréquentation des sites de rencontre en ligne et des sites pornographiques ne semble pas non plus avoir profité de ce confinement (un Belge sur 10 à peine affirme les fréquenter).
Après la crise : continuer à prendre soin de soi et de son entourage, mais moins de télétravail
Les Belges vont-ils changer leurs habitudes une fois le confinement terminé ? La moitié des personnes interrogées affirment qu’elles continueront à passer de temps en famille et près d’une sur deux à entretenir des relations avec ses amis. Figurent également dans le Top 10 des comportements que les sondés vont prolonger après la crise, l’usage des réseaux sociaux et les relations avec ses voisins. 40 % d’entre eux souhaitent également intensifier leurs rapports avec les milieux médicaux dont ils ont probablement été privés en raison de la pandémie. Plus d’un tiers des Belges déclarent vouloir pratiquer du sport, jardiner et adapter son mode de vie (sommeil) et son alimentation. En revanche, ils ne sont que 24 % à vouloir continuer le télétravail, une fois le confinement terminé. Et encore moins à poursuivre la pratique du yoga et de la méditation.
Pour Emmanuel Goedseels, Associé chez Whyte Corporate Affairs : « L’étude démontre la faculté du Belge à s’adapter à son nouvel environnement de vie et de travail. Des bonnes résolutions semblent vouloir être prises pour la période « après-confinement », mais l’être humain reste un ‘animal social’, il a hâte de revenir aux vraies relations, et après avoir goûté massivement au télétravail, il ne fera pas de son domicile son bureau permanent ».
[1] Le sondage a été réalisé par internet par Dedicated sur un échantillon représentatif de 1.500 Belges âgés de 15 à 75 ans . L’échantillonnage a été effectué selon la méthode des quotas portant sur les principaux critères sociodémographiques c’est-à-dire la province (les communes à Bruxelles), le genre, l’âge, la classe sociale et la situation familiale. La marge d’erreur maximale sur l’échantillon total (c’est-à-dire pour des fréquences observées proches de 50 %) est de ± 2,5 %. Le sondage a été réalisé du 10 au 14 avril 2020.