Les organisations patronales et sectorielles belges très critiques à l'égard du travail des gouvernements
- De préférence pas de Vivaldi II ni de nouvelle réforme de l’État.
- Les gouvernements reçoivent un bulletin (beaucoup) plus mauvais que lors de la précédente législature.
- La majorité flamande peut poursuivre, à l’inverse des coalitions wallonnes et bruxelloises.
Bruxelles, - Les employeurs belges dressent un rapport très critique des différents gouvernements de notre pays. C'est ce que révèle une enquête menée par Whyte Corporate Affairs auprès de 33 organisations patronales et sectorielles. Les gouvernements fédéral et flamand réussissent à peine à obtenir une note suffisante, tandis que les gouvernements wallon et bruxellois obtiennent une note insuffisante. S'il n'en tenait qu'aux employeurs, la coalition Vivaldi prendrait fin et il n'y aurait pas de nouvelle réforme de l'État.
Le gouvernement flamand (Jambon I) fait un peu mieux que le gouvernement fédéral (De Croo I), avec respectivement 5,8 et 5,3 sur 10. Le gouvernement wallon (Di Rupo III) échoue avec la note de 4,6 sur 10. Les employeurs sont encore plus critiques concernant le gouvernement bruxellois (Vervoort III), avec un score de seulement 3,8 sur 10.
Par rapport à la précédente législature, tous les gouvernements obtiennent un score inférieur. Il y a cinq ans, Whyte Corporate Affairs a réalisé le même sondage auprès de 25 organisations patronales et sectorielles. À l'époque, le gouvernement Michel Ier avait obtenu une mention honorable (7 sur 10), les gouvernements flamand et wallon respectivement 6,7 et 6,5 sur 10. Le gouvernement bruxellois, quant à lui, n'avait obtenu qu'une note de 4,9 sur 10, insatisfaisante.
Interrogés sur une éventuelle poursuite des coalitions actuelles, les partisans du retour de la coalition Vivaldi (15 non, 5 oui) et des coalitions en Wallonie (15 non, 3 oui) et à Bruxelles (16 non, 1 oui) ne sont pas très enthousiastes. La majorité flamande actuelle constitue l'exception, les organisations disent qu'elle pourrait rester en place (13 oui, 6 non).
Les employeurs aux urnes :
Le MR est roi, la N-VA et l’Open Vld se partagent le gâteau
Les organisations patronales et sectorielles soulignent leur neutralité politique, mais si, comme tous les Belges, elles devaient se rendre aux urnes, à quel parti francophone et flamand donneraient-elles leur voix ? Du côté francophone, le MR est largement en tête (22 sur 28). Du côté flamand, la N-VA sort vainqueur (15 sur 29), mais l'Open Vld aussi bénéficie d'un soutien considérable (11 sur 29). Par rapport à il y a 5 ans, le CD&V est en net recul.
A noter aussi que Les Engagés font un come-back remarqué, pas au niveau des ‘intentions de vote’, mais de l’importance qui leur est accordée. Si en 2018 ils étaient à peine cités, cette année les organisations interrogées montrent un regain d’intérêt pré-électoral pour ce parti.
Une législature en deux actes :
Une gestion efficace de la crise, suivie d’une inaction politique
La gestion de la pandémie par les différents gouvernements est fortement appréciée. Le travail de gestion de crise du gouvernement wallon est particulièrement reconnu, lui qui a dû affronter en plus les grandes inondations de l’été 2021. Les organisations interrogées reconnaissent que les mesures de protection adéquates ont été prises pour les entreprises.
D'autre part, pour la période post-covid, le sentiment général est qu'il y a eu trop peu d'attention portée aux entreprises. L'accent politique s'est déplacé vers des mesures pour les particuliers et la protection du pouvoir d'achat. Les employeurs ne critiquent pas la mise en place de ces mesures, mais dénoncent surtout le manque de décisions et l’inaction politique.
Les employeurs considèrent que le renforcement de la compétitivité de nos entreprises doit être une priorité absolue pour la prochaine législature. En outre, le climat, le marché du travail, l'énergie et la politique fiscale figurent également en bonne place sur la liste des préoccupations.
Non à une réforme de l’État
Les organisations patronales et sectorielles ne semblent pas être enthousiastes à l'idée d'une nouvelle vague de réformes de l'État. Sur les 33 organisations interrogées, 25 n’y sont pas favorables. Parmi elles, 15 ont répondu catégoriquement "non », tandis que 10 autres ne se sont pas prononcées clairement pour ou contre à la question de savoir s'il devrait y avoir une nouvelle réforme de l'État, insistant surtout sur l'importance d'une plus grande efficacité. Les employeurs réclament une politique plus vigoureuse et cohérente, impliquant une collaboration entre les régions. De plus, il semble que la ‘refédéralisation’ de certaines compétences ne soit pas considérée comme un tabou.
À propos de cette enquête
Whyte Corporate Affairs a interrogé des cadres supérieurs (CEOs, présidents ou directeurs des affaires publiques) de 33 organisations patronales et sectorielles belges. Les entretiens ont eu lieu entre novembre 2023 et février 2024. Ont collaboré à cette recherche : Agoria Flandre et Wallonie, Alfaport, Amcham, AWDC, BECI, Belgian Brewers, BOP, CO-PREV, COMEOS, Denuo, Embuild, Energia, Essenscia, FBAA, FEBELCEM, FEBELFIN, FEBEG, FEBETRA, FEDERGON, FEDNOT, FEDUSTRIA, FEVIA, Pharma.be, Pensioplus, ODE-Vlaanderen, UCM, Unizo, UPSI-BVS, USS, UWE, VBO et VOKA. Une présentation des résultats est disponible sur demande.